Par Melanie Aymard
Au cours de ces dernières années, une évolution dans l’apprentissage des langues a pu être constatée dans les entreprises comme dans l’enseignement. De nouveaux dispositifs se sont mis en place tels que la visioconférence, apparue au milieu des années quatre-vingts. Comment l’utilisation de ces nouvelles technologies favorise-t-elle l’apprentissage des langues étrangères ? Quels sont les effets produits sur les apprenants ?
Deux enseignants-chercheurs à l’Université de Strasbourg apportent quelques éléments de réponses à ces questions par une recherche comparative entre une situation de formation classique et une situation de formation à distance. La formation à distance, qui passe par l’utilisation de la visioconférence, permet de créer un échange avec un locuteur natif grâce au son et à l’image vidéo. Les apprenants auraient donc comme dans une formation en présentielle, des informations visuelles et auditives mais il semblerait que « les interactions en situation de visioconférence [soient] plus nombreuses qu’en face-à-face » (Marquet et Nissen, 2003, p6) car la motivation en serait accrue et les tours de parole mieux répartis.
Peu à peu les visioconférences s’installent au sein de l’enseignement élémentaire dans un but pédagogique.
Un professeur des écoles des Bouches-du-Rhône affirme qu’ « il faut mettre en place une situation de communication où [les élèves] soient obligés d’échanger et d’apprendre des choses » (Massa, 2006, 0’18). Celui-ci instaure alors avec des correspondants allemands un projet d’échange basé sur l’utilisation du courrier électronique et de la visioconférence. Ces technologies concorderaient avec la motivation des élèves, qui voudraient se faire comprendre, et les obligeraient à se débrouiller face à un interlocuteur étranger.
Ce recours à la visioconférence est également utilisé par un professeur des écoles d’Ile-de-France, avec des élèves de CM1/CM2. Contrairement à Roger Massa, l’enseignante préfère communiquer avec un professeur ou une étudiante anglaise qui donne un cours en interrogeant les élèves et en leur apprenant un nouveau lexique. Selon elle, « l’intérêt est que pendant 30 minutes les élèves baignent dans l’anglais […], ils sont face à une personne anglaise et lui parlent en anglais » (Lemaçon, 2009, 03’24). Ce dispositif d’apprentissage basé sur l’échange avec un natif, semble selon l’enseignant « très productif pour les élèves ».
CNDP, L’Agence des usages des TICE, Massa Roger (2006). « Visioconférence avec des correspondants allemands en CM1 » vidéo d’une durée de 05min 15sec (témoignage), En ligne , consulté le 22 octobre 2013.
CNDP, L’Agence des usages des TICE, Lemaçon Karine (2009). « Visioconférence en anglais à l’école primaire » vidéo d’une durée de 06min 44sec (témoignage), En ligne, consulté le 22 octobre 2013.
Marquet Pascal et Nissen Elke, (2003). « La distance en formation aux langues par visioconférence : dimensions, mesures, conséquences », Alsic Vol. 6, n°2, document alsic_n11-rec1, Adalsic, PDF, p 6-20, DOI : 10.4000/alsic.2205, En ligne, consulté le 22 octobre 2013.