Un certain nombre d’articles sur Internet témoignent de l’intérêt que portent les pays africains aux technologies de l’information et de l’espoir de compétitivité économique et sociale que ce secteur véhicule. Cette brève fait écho de l’opération « 100.000 femmes à l’horizon 2012 » et plus globalement de la place et du rôle des femmes au Cameroun.
Depuis 2003, l’opération « 100.000 femmes à l’horizon 2012 » [1] se donne pour ambition sociale de former des femmes qui savent lire et écrire, aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). L’Institut africain d’informatique (IAI) de Yaoundé en partenariat avec le Ministère de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff) a proposé des formations notamment dans 40 localités et villes du Cameroun qui ont permis à des femmes d’apprendre à communiquer avec Internet, à faire des comptes avec un tableur ou encore à découvrir le e-commerce. Si plus de 90000 femmes ont déjà suivi une session de formation, le plan est coûteux et repose sur des financements privés. Des prolongements à cette action semblent s’inscrire dans un cadre plus large [2], au sein de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEMAC). [3]
« Les femmes, les filles et les TIC » était aussi le thème de travail de l’année proposé par I-Vission International, une organisation non gouvernementale en partenariat notamment avec COFEPRE Collectif des Femmes Pour La Protection de l’Environnement et de l’Enfant, afin d’aborder les questions sur la place et le rôle des femmes dans la société civile, au gouvernement, en politique, dans les domaines économiques ou encore religieux. [4]
En effet, « le poids des traditions, les pesanteurs socioculturelles et l’influence de certaines convictions d’ordre spirituel », sont encore des freins pour l’accès à l’éducation, au développement de l’alphabétisation et au développement de la presse comme le souligne Olga Marlyse LODOMBE MBIOCK dans sa thèse et qui explique que dans des pays consommateurs de TIC plus que producteur, comme le Cameroun, « s’approprier les TIC au point de vue social et s’en servir pour leurs propres projets de développement » est nécessaire, de même qu’il faut « innover dans l’usage, la manipulation, la production, la mise en œuvre et dans les utilisations des technologies afin de s’en servir pour trouver des solutions à leurs propres problèmes. »
LODOMBE MBIOCK Olga Marlyse (09 décembre 2008). Conditions stratégiques d’appropriation des usages des Technologies de l’Information et de la Communication pour l’accès à la société de l’information. Cas de l’Afrique francophone : Cameroun, Gabon et Sénégal. Thèse de Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication sous la direction de DUCASSE Roland, Université de Bordeaux 3, PDF, 433p. En ligne
[1] Nougoum Michelle, (17-06-2011). « Cameroun : les femmes à l’école de la technologie » http://www.afrik.com/article23078.html
[2] Patrick D (26-07-2012). « IAI Cameroun : 92 000 femmes déjà formées… et le meilleur est à venir » http://www.news.mboa.info/o-quotidien-communication-et-tics/fr/societe/actualite/69657,iai-cameroun-92-000-femmes-deja-formees-et-le-meilleur-est-a-venir.html
[3] CEMAC : Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, une organisation internationale regroupant plusieurs pays d’Afrique centrale http://fr.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9_%C3%A9conomique_et_mon%C3%A9taire_de_l’Afrique_centrale
[4] World Telecommunication And Information Society Day (WTISD) 2012 in Cameroon « Women and Girls in ICTs » The General Context http://www.ivission.net/World_telecommunication_and_Information_Society_day_2012_in_Cameroon.htm