Le site adjectif.net, depuis sa création en 2007, a toujours été géré sous le système SPIP. Ce choix a été motivé par le fait qu’il s’agissait d’un outil libre, largement utilisé autour de nous et ne demandant pas trop de connaissances spécifiques en informatique pour être implémenté. Mais au cours du temps, nous avons rencontré des problèmes, qui sont analysés ci-dessous.
Nous avions commencé ce qui s’appelait le portique adjectif.net avec la version 1.9 de SPIP, mise ensuite à jour en version 2 sans trop de difficulté. Nous n’avons pas ensuite régulièrement installé les nouvelles versions, le moteur logiciel étant d’une grande robustesse et donnant toute satisfaction.
Comme de nombreuses plateformes, SPIP repose sur un système de gestion de bases de données (Mysql dans notre cas) et sur un langage de programmation permettant de traiter ces bases (ici php, qui évoluent indépendamment de lui. Un jour, en 2020, il a bien fallu mettre à jour notre système dont les composants étaient trop anciens vers la version alors à jour, la 3.2. Cette dernière demandait la version 5.6 du langage de php. Mais notre machine de l’époque était équipée de php 4, avec lequel SPIP 3.2 n’était pas compatible.
Plusieurs types de problèmes se sont alors révélés.
Le casse-tête de la mise à jour de 2020
Les premiers sont liés aux normes de codage des caractères accentués. Désormais la norme « universelle » est UTF8, mais ce n’était pas encore le cas il y a 15 ans. Les caractères accentués apparaissent de manière curieuse quand le logiciel de présentation d’une page suppose un codage des caractères qui n’est pas le bon, du genre « Ce travail relève de l’étude pratique »…
D’autres problèmes se posent, très techniques. Heureusement, dans la communauté d’adjectif.net il y a une personne dotée de compétences très pointues qui a bénévolement réalisé la migration.
Le rebondissement de 2023
La situation a rebondi trois ans plus tard. En mai 2023, nous avons subi une attaque liée à une sérieuse faille de sécurité de cette version 3.2 de SPIP : il était possible pour des personnes malveillantes d’injecter du code même si elles n’avaient pas les droits nécessaires.
Certes, il s’agit en un sens d’une preuve de notoriété, mais dont se serait bien passé : le processeur se mettait à tourner à 100 % pour des tâches sans rapport avec le fonctionnement de la revue
Il a fallu tout arrêter, réinstaller le système d’exploitation (utilisant désormais php 8.1 et mysql 8) puis la version 4.2.1 de SPIP corrigeant ce défaut. Tout ceci a été à nouveau assez compliqué. Il nous a fallu plus d’une semaine pour recréer le site, pendant laquelle il n’a pas répondu, ce dont nous sommes désolés. Maintenant, nous espérons que les choses vont pouvoir rentrer dans l’ordre, du moins pendant un certain temps.
Cette malheureuse anecdote illustre combien les systèmes informatiques varient au cours du temps sans qu’on puisse jamais prévoir les évolutions à moyen terme. Les créateurs de tout système logiciel sont contraints .de faire appel à d’autres systèmes, extérieurs, qui changent selon des besoins et des orientations politiques ou commerciales propres, selon aussi les types de menaces qui apparaissent. Le mouvement est assez rapide. Un beau jour, une fonctionnalité annoncée « dépréciée » depuis la version x.y est tout supprimée dans la version x.(y+1), etc.
Cela souligne la nécessité de pouvoir faire appel en cas de problème à des personnes capables de procéder rapidement aux traductions et transcriptions indispensables. C’est difficile pour de petites communautés de non-spécialistes de l’informatique et qui plus est dépourvues de moyens propres.
Pour l’avenir, la question de savoir comment faire évoluer le système de publication de la revue reste entier. Il existe bien sûr des systèmes payants dotés de tous les perfectionnements imaginables. Mais ils sont d’une prise en main délicate et nécessitent aussi l’intervention d’ingénieurs.
On trouve également des systèmes libres servis par des communautés conséquentes, mais où il est souvent utile, en pratique, de faire appel à des « plugins » issus d’acteurs tiers. Ces derniers apportent des fonctionnalités intéressantes, mais ils peuvent aussi être des vecteurs d’infection.
Leur version de base est gratuite, mais limitée. On est donc incité à souscrire à la version « premium », qui est payante, ce qui n’est pas surprenant. On retombe à nouveau sur la nécessité d’un budget spécifique, sans parler des problèmes potentiels de stabilité au cours du temps. De plus, la récupération des articles précédents sur une autre plateforme pose un problème délicat.
La revue adjectif.net va tâcher de continuer à assumer de son mieux, avec l’aide des personnes prêtes à y investir un peu de temps, son caractère artisanal et communautaire (au sens de communauté de pratique). Mais cela ne va pas aller sans aléas et risque de ne pas être soutenable très longtemps sans moyens. Merci aux lecteurs indulgents…