Le vendredi 12 décembre 2014, au programme, 7 tables rondes ont permis de présenter les recherches et actions portées par IFADEM [1]. Nous présentons ici, une sélection de 5 problématiques discutées lors de cette journée.
La première problématique que nous avons notée concerne des enjeux pour la francophonie à constituer des réseaux et soutenir des initiatives constructives valorisant les liens entre les pays. L’initiative francophone pour la formation à distance des maîtres s’inscrit dans un contexte où former des millions d’enseignants interrogent les dispositifs. Selon le recteur de l’AUF, IFADEM serait davantage un mode de pensée qu’un dispositif de formation, afin d’articuler les actions de formation avec les recherches scientifiques, dans la mesure où les besoins d’adaptations au fur et à mesure de la mise en œuvre sont nécessaires. De nombreuses questions se posent afin de comprendre comment insérer ces dispositifs au cœur des formations initiales et continues locales, comment construire des dispositifs hybrides et suffisamment souples avec des coordinations doubles tenant compte d’une politique de la francophonie et des politiques de chacun des pays.
Soulignons un autre point concernant la prise en compte de toutes les cultures du français, de France et francophones. Les langues françaises sont multiples, elles sont enrichies des divers usages et des cultures plurielles dans lesquelles elles évoluent. Il n’y a donc pas une norme unique à imposer mais une pluralité de normes à déployer. Dans ces contextes, il est interrogé comment les technologies de l’information et de la communication font évoluer les cultures éducatives, sachant que les changements pour chaque individu vont plus vite que les changements sociaux et que cela demande beaucoup d’accompagnement. Comment organiser la réalisation des supports pédagogiques pour l’enseignement du français et dans les enseignements de disciplines non linguistiques sachant que le dispositif IFADEM n’a pas a priori pour mission de bouleverser ce qui est mis en place dans le pays, la posture de formateur se souhaitant qualitative plus que quantitative ?
Un troisième point concerne des enjeux en termes d’égalité, de parité, de genre et la question du tutorat qui apparaît de façon centrale. Il s’agit de scolariser les jeunes enfants et maintenir la scolarité le plus longtemps possible. Les enseignants recrutés sans formation de base sont à accompagner en formation continue. L’accompagnement dans le dispositif IFADEM revêt des formes diverses mais s’attache à guider l’enseignant là où il se trouve, dans l’école, en poste avec sa ou ses classes. Le tutorat de proximité alliant des temps d’étude solitaire et des temps de co-étude doit permettre le développement chez l’apprenant de compétences d’auto-analyse pour s’améliorer et doit pouvoir s’appuyer sur des relais de personnes encadrantes elles-mêmes en lien avec des équipes de recherches universitaires, aussi bien au Sud qu’au Nord.
Une table ronde a évoqué la viabilité des espaces publics numériques (EPN) qui sont des lieux équipés d’ordinateurs, de serveurs, d’électricité dans des lycées et pour lesquels un responsable TIC est présent pour accompagner, former, animer des actions éducatives. Comment les protocoles peuvent-il se construire avec les collectivités territoriales et les acteurs déconcentrés de l’État pour permettre que ces centres soient financés au-delà de la formation dans le cadre d’IFADEM ?
Le dernier point que nous aborderons ici est la question des relais locaux. Les universités locales sont des relais de l’information, elles peuvent contribuer à développer les intérêts des acteurs locaux pour soutenir les EPN, soutenir l’intérêt de les financer, l’intérêt de former plus d’acteurs et d’en développer davantage pour réduire les distances et les coûts de déplacement pour les enseignants, soutenir la formation d’un réseau d’animateurs pédagogiques en TIC au service de l’éducation. Elles peuvent soutenir le suivi des tuteurs afin qu’ils s’améliorent dans le suivi des tutorés.
La journée s’est clôturée autour des nouveaux appels à recherches scientifiques RESA et RETHE que lance IFADEM.