Par Claver Nijimbere
Dans beaucoup de pays africains, le phénomène de massification est une réalité. Les salles de classes ne pouvant pas être du jour au lendemain agrandies, les effectifs d’élèves augmentent de telle sorte que la demande n’est plus aujourd’hui satisfaite.
Dans certains pays, un phénomène de "double vacation" a été instauré comme solution. Ce dernier consiste en un partage, par une alternance, d’une même salle de classe par deux classes de même niveau scolaire le même jour, l’une le matin et l’autre l’après-midi.
En République Unie de Tanzanie, certaines écoles connaissent une explosion de la demande pour l’enseignement secondaire. Durant les quatre dernières années, les inscriptions ont quadruplé à l’école secondaire. Cela arrive dans un contexte où le nombre d’écoles a doublé en moins de 10 ans, allant de 1800 en 2006 à 3600 actuellement. Si les infrastructures éducatives ont été augmentées pour faire face aux effectifs de plus en plus croissants d’élèves, un problème majeur qui reste posé au Gouvernement Tanzanien et, auquel il peine à remédier, est le manque d’enseignants qualifiés : le pays a besoin de plus de 85.000 nouveaux enseignants, précise le Ministre tanzanien de l’Éducation.
Face à cette situation problématique, un espoir est fondé sur l’apprentissage en ligne, "eLearning", un modèle d’apprentissage qui n’est pas non plus facile à mettre en œuvre dans un pays encore numériquement enclavé. En effet, en Tanzanie, si seulement 20% de la population rurale a accès à l’Internet, plus de 70% des écoles n’ont pas accès à l’électricité. Une telle situation ne favorise pas évidemment les possibilités d’envisager la formation en ligne.
Un projet appelé " Tanzania Beyond Tomorrow" a été dernièrement initié par le Gouvernement tanzanien en collaboration avec la branche de la Société Nokia chargée de l’Éducation. Ce projet, qui s’inscrit dans un vaste projet "Vision 2025", prévoit en Éducation, d’alimenter les écoles en Internet au moyen de la fibre optique et en énergie solaire. Dans les prévisions, plus d’un million et demi d’élèves du cycle secondaire seront connectés à Internet.
Si ce projet peut provisoirement contribuer à faire accéder les jeunes aux ressources en ligne, l’effectif desservi reste néanmoins très réduit par rapport à la situation nationale. Il n’est pas possible, du moins pour le moment, d’enseigner sans enseignant [1], la solution envisagée semble nécessaire mais pas suffisante. Des enseignants ou des tuteurs formés pour guider les élèves, réguler les apprentissages... resteront encore nécessaires.
En vue de démocratiser l’éducation, des solutions pérennes, efficaces et étendues au profit de tous les filles et fils du pays s’avèrent encore indispensables.
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