Par Johanna Bongard
La motivation est une notion complexe qui mérite d’être questionnée notamment en lien avec les usages des TIC dans l’éducation. Comment pouvons-nous caractériser la part de motivation des élèves dont la genèse serait liée à leurs usages des nouvelles technologies en classe ?
Philippe Carré, professeur en sciences de l’éducation note que « pour Bandura, le système de croyance sur son auto-efficacité, ou sentiment d’efficacité personnelle, est au fondement de la motivation, du bien-être et des accomplissements humains » (Carré, 2004, repère 16). L’apprentissage et la construction des savoirs ne se font pas seulement à travers les essais, les erreurs. L’individu doit aussi se sentir capable de réussir. « Les jugements d’auto-efficacité personnelle se construiraient, d’après Bandura, à partir de quatre sources d’apprentissage : l’expérience vécue, l’expérience vicariante, la persuasion verbale et l’état émotionnel ou physiologique. » (Repère 55).
A travers son propre site internet Donald Long (2007, page web) interroge lui aussi la notion de motivation et particulièrement dans des contextes d’apprentissage avec les TICE. Ce canadien fait l’hypothèse que l’implantation des TICE au sein des écoles permettrait de créer une nouvelle relation avec le savoir.
Selon cet auteur, les contenus pédagogiques se présentant sous une forme différente (voire interactive) permettraient une rupture avec le modèle d’enseignement classique où les enfants ne jouent qu’un rôle secondaire vis-à-vis de l’enseignant. A travers la pratique personnelle des ordinateurs, les élèves deviendraient plus autonomes, réactifs et intéressés. En pratiquant eux-mêmes, ils deviendraient les acteurs principaux de leur propre savoir, ce qui serait une source importante de motivation chez les élèves. En effet, selon Donald Long, à travers les ordinateurs « l’élève identifie ses sources d’informations sans ordre préétabli et les organise à sa façon afin de leur donner un sens, et ainsi l’élève construit son savoir de manière personnelle » (2007, page 13).
Dans la vidéo proposée sur le site de primtice.education.fr, Valérie Staraj, enseignante en cycle 3 à Cagnes sur Mer, parle quant à elle de l’investissement des élèves par rapport à leur travail concernant des productions d’écrits en lien avec un travail de lecture. « Le premier avantage, c’est l’investissement par rapport à leur travail. Et donc, c’est vrai que quand je leur dis : vous écrivez un texte et après on le tapera à l’ordinateur, c’est toujours un plus. » (2006, 1mn32s).
Chaque carnet élève sera gravé sur cédérom puis remis à l’élève. Selon l’enseignante, les usages des TICE permettraient aux élèves de découvrir les ordinateurs (écran, clavier, unité centrale…) leurs logiciels (système Windows, traitements de textes, internet…), de produire, de créer, ils corrigent leurs textes et s’entre aident : les élèves semblent « acteurs ».
Finalement, nous pouvons conclure en affirmant que la notion de motivation ne peut pas se réduire à un seul mot ; en effet, cette notion fait appel à de nombreuses caractéristiques propres à chaque élève.
Philippe Carré, (2004), « Bandura, une psychologie pour le XXIème siècle ? », Savoirs 2004/5 (Hors série), p. 9-50, En ligne
Donald Long, (2007) « L’impact des TIC sur la motivation des élèves », PDF, 11p, En ligne
Site PRIMTICE, Vidéo cycle 3, (N.C.) « Un projet en CM2 : compilation de carnets de lecture », 5min19s, En ligne