Les rencontres du numérique éducatif et culturel (ORME) sont organisées chaque année depuis 1995 par le Centre Régional de Documentation Pédagogique de l’Académie d’Aix-Marseille. Elles se sont tenues en 2011 du 23 au 24 mars à Marseille.
Cette manifestation, composée de cinq tables rondes, de séminaires professionnels, d’ateliers ainsi que de stands d’exposition n’entre ni dans la catégorie des salons professionnels ni dans celle des colloques. En effet, l’ORME (Observatoire des Ressources Multimédias en Education) à pour vocation de mettre en relation les différents acteurs de l’éducation (enseignants, entrepreneurs,etc).
Cette année, la problématique suivante à été proposée : « Communiquer, collaborer, pour apprendre ? », vaste question dont les réponses dépendent de l’évolution de l’éducation ainsi que des différents acteurs qui entrent en jeu dans la sphère de l’éducation.
Le Québec était à l’honneur cette année. Trois tribunes ont été ouvertes à des personnalités importantes, avec notamment l’intervention de Thérèse Laferrière, professeure à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval. De nombreux autres personnes, dont des responsables nationaux de l’éducation nationale y sont également intervenus.
En ce qui concerne les présentations de dispositifs innovants, de nouveaux matériels de produits et de services numériques pour l’éducation, on y a trouvé notamment de nombreuses marques de tableaux numériques interactifs, l’accent étant actuellement particulièrement mis sur les T.N.I mobiles à fonctionnement électromagnétique développés par des entrepreneurs de la grande distribution (Mimio, Panasonic, Speechi). Ces derniers, certes peu onéreux, correspondent à mon sens davantage au monde de l’entreprise (présentations preao, annotations de documents,etc.). En effet, ils n’offrent pas le même éventail de fonctionnalités interactives et pédagogiques disponibles sur les T.N.I à surface de projection mis au point par des spécialistes (Smart, Interwrite et Promethean) comme la bibliothèque de ressources interactives par exemple. Il faut également savoir que les logiciels pilotant les différents tableaux ne sont pas compatibles entre eux, ce qui renforce indéniablement la concurrence et pose une réelle problématique d’interopérabilité ; la France va-t-elle poursuivre le chemin tracé en Grande-Bretagne par la politique du Becta qui tente de mettre en place le Common File Format² permettant une compatibilité des différents formats de T.N.I ?
Depuis quelques mois les entrepreneurs développent des T.N.I multitouche qui permettent à quatre personnes d’interagir dessus en même temps, le travail collectif en classe va ainsi être favorisé mais cette nouvelle possibilité doit être envisagée avec prudence, en effet, est-il judicieux de faire passer quatre élèves au T.N.I en même temps ? Quelles vont être les conséquences sur la salle de classe pour l’enseignant et ses élèves par rapport à un T.N.I unitouche ?
Autre offre fortement présente était celle des logiciels dédiés à l’apprentissage de l’écriture cursive, et des ressources numériques éducatives avec de nombreuses démonstrations. En effet, les polices de caractères des logiciels posent souvent problème aux enseignants car elles ne correspondent pas à l’écriture qu’ils utilisent en classe. C’est la raison pour laquelle, la société sg éducation , travaillant en partenariat avec Interwrite, à mis au point un logiciel intitulé « De l’écran à l’écriture » pour les T.N.I avec une écriture cursive reconnue par les enseignants. Ce type de logiciel permet de créer des exercices permettant de simuler l’écriture manuscrite et devrait éviter de mettre en péril son apprentissage.
Un point particulièrement intéressant et marquant m’a semblé être la place de l’innovation pédagogique au service des élèves en situation de handicap, fortement représentés pendant ces deux jours, avec la septième édition d’intégratice¹. Diverses tables-rondes, animations et espaces thématiques étaient mis en place autour du thème : « Les troubles du développement : le cas des élèves atteints d’autisme ».
L’évolution est donc indéniable. Dans un monde ou la marchandisation de l’éducation semble être de plus en plus présente, il est important de mettre au premier plan les implications pédagogiques des nouveaux outils pouvant venir au service de l’enseignement.
Références
– ¹ http://www.handicap13.fr/handicap13/CG13/pid/561
– ² http://iwbcff.sourceforge.net/
– Laferrière, T., Breuleux, A., & Inchauspé, P. (2004). L’école éloignée en réseau. Rapport de recherche. Québec : CEFRIO.
– Baron, & Bruillard, E. (sans date). Les technologies en classe primaire.
– www.orme-multimedia.org/r2011