Par Sandrine Louarrani
Cette brève aborde, à partir de deux documents, le thème de la formation à distance, et plus particulièrement l’importance de l’accompagnement à l’usage des outils au service des formations à distance.
Dans une vidéo de 2014, l’inspectrice académique (IA-DASEN) du Val-de- Marne, expose l’utilité de la formation à distance pour les professeurs initiés dans le cadre d’un projet de politique globale. Elle présente la plate-forme M@gistère, dédiée aux enseignants, et prescrite par le Ministère de l’Éducation Nationale pour « faire rentrer l’école dans l’ère du numérique » (2mn35). Elle permet, selon elle, de soutenir le processus de « se former grâce au numérique » (2mn22) tout au long de la vie.
Elle explique que les pratiques enseignantes doivent être renouvelées et que l’enseignant doit de plus en plus s‘adapter à « l’évolution d’une société irriguée par le numérique » (2mn17). Cette inspectrice se veut cependant rassurante en indiquant que « cette formation est accompagnée, tutorée » (3mn).
Viviane Glikman, à la suite de l’intervention de Geneviève Jacquinot au séminaire du Gehfa en 2013 sur « L’histoire des formes pédagogiques en FAD/FOAD », a écrit un article expliquant comment sont apparus progressivement les différents modes de formation à distance jusqu’à l’introduction des TICE.
L’auteur explique que l’expansion d’Internet et de l’informatique a favorisé le développement d’outils au service de la formation à distance mais que la maîtrise des outils informatiques (plate-formes, réseaux sociaux, e-mails…) demeure un frein pour beaucoup et requièrent une grande autonomie de l’apprenant. Elle souligne qu’il n’y a « pas d’interlocuteur immédiat, on est seul face à la machine » (p. 9) et que « tous les internautes ne sont pas à même d’utiliser toutes les fonctionnalités disponibles sur une plate-forme de formation dont la réputée ‘transparence’ est souvent illusoire » (p. 7). L’auteur ajoute également que « lorsque ces difficultés ne sont pas surmontées, elles aboutissent à un sentiment de dévalorisation de la part des apprenants » (p. 9).
Si des discours peuvent souligner les difficultés de l’enseignement à distance, l’évaluation et la reconnaissance des coûts d’un suivi et d’un accompagnement de l’usager semblent encore poser d’autres questions à approfondir.