Sabine Bosler
CRESAT, université de Haute Alsace
Solène Zablot
CIRNEF, université de Caen Normandie
NT 5 / 2025 - T1
Jusqu’en 2020, la revue Adjectif (Accompagnement Décentralisé des Jeunes Chercheurs en TIC) a publié uniquement des articles au fil de l’eau.
Fidèles aux valeurs initiales de la revue, les relecteurs et examinateurs se sont engagés dans un processus d’accompagnement des jeunes chercheurs à la publication d’articles de synthèse de recherches en cours dès lors que les travaux apportent une contribution intéressante aux questions d’usage des technologies à l’école et pour la formation des enseignants. Se situant à l’interface entre la recherche et les praticiens, elle permet également aux professionnels de publier des articles de réflexion sur ces questions.
En 2019, la revue a obtenu le statut d’interface par la 70e section CNU (Sciences de l’éducation et de la formation) et les activités de publication ont été diversifiées : les membres du comité de rédaction se sont notamment engagés dans la publication de numéros thématiques :
Le présent numéro thématique s’inscrit dans la logique de valorisation des travaux des jeunes chercheurs et est le fruit d’un partenariat avec le Groupement d’intérêt scientifique Innovation, interdisciplinarité et formation (GIS 2IF). Il s’agit d’une structure fédérative, inter-institutionnelle et interdisciplinaire. Créée en 2018, elle s’inscrit dans une dynamique initiée dès 2017 en sciences humaines et sociales sur les transformations de l’éducation et de la formation ainsi que les enjeux et les usages du développement des outils et des médias dans la formation. Sa raison d’être est de mettre en réseau des chercheurs et des équipes de recherche travaillant sur les phénomènes d’innovation dans la formation, et en particulier les phénomènes associés à l’innovation technologique, sur les phénomènes d’industrialisation de la formation ainsi que sur les interactions entre innovation et industrialisation.
Le 27 septembre 2023, le GIS 2IF a organisé une journée des jeunes chercheurs dont l’objectif était de proposer des réflexions sur les phénomènes d’innovation dans l’éducation et la formation.
Ce numéro vise à valoriser les échanges qui se sont produits entre jeunes chercheurs lors des tables-rondes de la journée au sujet des questions d’innovation à l’école obligatoire, dans l’enseignement supérieur et en formation des adultes. Plus précisément, trois axes ont été définis :
Ce numéro est particulièrement marqué par la problématique de l’appropriation de dispositifs et de politiques publiques par les acteurs et plus précisément des enseignants du secondaire et des enseignants-chercheurs.
Pour ce qui relève de l’enseignement primaire et secondaire, les deux articles d’Adeline Entraygues et Frédéric Pogent questionnent la pertinence de deux dispositifs.
Du côté des enseignants du primaire, Frédéric Pogent questionne les appropriations de la plate-forme M@gistère par ces derniers dans le cadre de la politique de formation continue des personnels de l’éducation nationale et propose une réflexion sur la conception de dispositifs qui permettent un accompagnement des professeurs des écoles dans leur développement professionnel.
Du côté des élèves, Adeline Entraygues propose de rendre compte des usages des élèves des réseaux sociaux numériques au regard des pratiques prescrites relatives à l’Education aux médias et à l’information (EMI) dans l’enseignement secondaire. A partir de son travail, elle interroge la manière dont les technologies, ici les réseaux sociaux, sont adoptés et perçus par les élèves et les professeurs documentalistes et invite davantage à s’intéresser aux usages de ces acteurs pour permettre d’engager des réflexions sur les enjeux et visées de l’EMI dans le second degré.
Pour ce qui relève de l’enseignement supérieur, Maëlle Crosse analyse la mise en oeuvre des politiques publiques dites de “transformation pédagogique” à travers le suivi de deux projets : la création de la Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur par le collectif de recherche OpenLab In Pact de l’université de Bordeaux et la conception d’un Living Lab issu d’un consortium d’établissements de l’enseignement supérieur à Rennes. Il s’agit de rendre compte de l’appropriation de ces deux projets et d’interroger la conception de communautés de pratiques comme facilitatrice de cette appropriation dans le cadre de politiques de développement d’une culture pédagogique dans l’enseignement supérieur.
Quant à Carole Fagadé, elle s’intéresse à l’appropriation d’un dispositif info-communicationnel, les groupes WhatsApp de classe, chez les étudiants d’une université publique béninoise. Elle a identifié, grâce à une enquête par questionnaire et des entretiens semi-directifs, les facteurs influençant les usages des groupes WhatsApp de classe à l’Uac et leur plus-value pour les étudiants, ainsi que les significations que ces derniers accordent à ce dispositif.